Live Biennale des Villes en transition III
Original réalisé en live à l’occasion de la Biennale des villes en transition de Grenoble.
Le podcast « Chaleur humaine » a rassemblé six scientifiques de renom pour plonger dans les mystères du vivant et comprendre comment les espèces s’épaulent pour créer des écosystèmes qui permettent à la vie de prospérer.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/05/09/comment-le-vivant-peut-nous-sauver_6604333_3244.html
Sandra Lavorel. La fétuque paniculée, une alliée contre le changement climatique
Personne ou presque ne connaît le nom de cette haute graminée, commune dans les massifs montagneux entre 1 800 et 2 200 mètres d’altitude. Sandra Lavorel, écologue, directrice de recherche à l’université Grenoble-Alpes, médaille d’or du CNRS 2023, voue pourtant une affection particulière à la fétuque paniculée, également appelée « queyrelle » dans les alpages. « Les promeneurs n’y prêtent pas attention. Les éleveurs ne l’apprécient pas car elle est dure à manger pour les bêtes. Les défenseurs de la biodiversité, non plus, car elle exclut les jolies fleurs autour d’elle. Bref, elle est mal aimée », note la scientifique.
La fétuque paniculée dispose pourtant d’atouts, notamment pour affronter le changement climatique en montagne. Particulièrement résistante à la sécheresse, elle pourrait se révéler utile pour maintenir les sols des prairies de montagne grâce à ses racines solides et en constituant une réserve de nourriture pour l’élevage en cas d’extrême nécessité. Mieux ! La fétuque paniculée est un excellent puits de carbone. Son défaut : elle est également très sensible au réchauffement. Si elle sort trop tôt au printemps, elle peut griller sous l’effet des gels tardifs. « Cette plante nous pose donc un dilemme : faut-il la favoriser ou non ? Cela illustre très bien le type de questions auxquelles nous oblige l’adaptation au changement climatique », précise Sandra Lavorel.
Aquarelle sur papier Arches grain torchon 300 g, 100% coton
A4
2025